Les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la manière dont nous construisons notre rapport au monde. Règne de l’instantanéité, poids des communautés et suspicion face à l’autorité, sont les filtres avec lesquelles la réalité est appréhendée. Un rapport à la réalité largement façonné par tous ceux que l’on nomme les « influenceurs », qu’ils s’agissent pour eux de nous informer, de nous inspirer, de nous divertir ou d’orienter nos comportements. Bien sûr, l'influence cache parfois des pratiques douteuses et des volontés manipulatrices mais il y a aussi sur les réseaux sociaux des influenceurs positifs qui préfèrent le débat au combat et la réflexion à la réaction. En permettant que se développe une conversation au sein de leur communauté, ils ne cherchent pas à orienter nos raisonnements mais à les alimenter, transformant leur expertise en savoir utile. Cette façon de créer de l’engagement est pourtant très éloignée des modèles de management à l’œuvre dans la plupart des entreprises. Ces modèles, basés sur le pouvoir ou la force de persuasion (pouvoir et persuasion qui doivent aujourd’hui être exercés avec bienveillance), postulent que c’est avant tout l’autorité contraignante qui permet à une chaîne de commandement de fonctionner correctement. Pourtant, l’autorité déléguée aux managers hiérarchiques, ne leur permet plus d’engager les équipes. Seul un engagement librement consenti, sans contrainte ni obligation est durable. Pour que cela advienne il faut que les entreprises inventent un autre standard, celui du manager influent plus qu’omnipotent.